Historique de FRANCHESSE
La commune de Franchesse conserve des traces de l'occupation gauloise avec des noms tels que la Bieudre et Avreuil. A l'époque gallo-romaine, elle est à la croisée de trois importantes voies romaines reliant Bourges, Clermont-Ferrand et Limoges. Une borne milliaire est découverte et des restes de villae sont mises à jour à Vellat, Margeat, Bouquetraud. Au Moyen-Age, Franchesse est un village fortifié médiéval dont les fossés existent encore. Il est possible que le bourg ne se soit créé qu'à la suite des XIème et XIIème siècles, avant de recevoir une franchise en 1151, d'où son nom. De nombreux châteaux se situent autour du Bourg, autant de seigneuries dépendant de la châtellenie de Bourbon.
Extrait de « Le patrimoine des communes de l'Allier » - Editions Flohic
Visite guidée du Bourg
1 Place et stèle Pierre BRIZON (1878 – 1923) - Maire de Franchesse de 1912 à 1919. Député Socialiste de l'Allier de 1910 à 1919. Pacifiste, il s'est totalement investi pour l'émancipation des peuples et pour la paix. Pierre BRIZON a été également l'un des constructeurs du mouvement ouvrier et paysan de l'Allier.
2 Impasse Frantz BRUNET (1879 – 1965) - Professeur à l'école normale de Moulins de 1905 à 1920. Il a écrit de nombreux ouvrages dont le plus célèbre est le « Dictionnaire du parler bourbonnais ».
3 Hôtel du Cheval blanc - Charles IX et sa mère Catherine de Médicis y déjeunèrent en 1565.
4 Anciennes douves des XIIème et XIIIème siècles (appelées « Le canal » par les habitants de Franchesse ). Une partie des douves qui cernaient le village au Moyen Age est encore remplie d'eau. L'emplacement du château est inconnu.
5 La Poissonnerie - Demeure datant du XVIème siècle présentant des fenêtres à meneaux sur les pignons.
6 Epicerie - Bâtiment communal entièrement restauré et mis aux normes en 2010. Un lancier en fer forgé orne la façade en bord de route.
7 Hôtel de France - Ce bâtiment a remplacé la maison située juste en face. Cette dernière, démontée pierre par pierre puis reconstruite, servait de garage à l'hôtel.
8 Eglise St Etienne - De style roman, elle date du XIIème siècle et a été classée monument historique en 1886. Après avoir été vendue comme bien national durant la Révolution, elle a été sauvée de la destruction par les femmes du bourg, et tout particulièrement Françoise CLEMENÇON, en 1791.
9 Hôtel du bœuf couronné - Les ouvertures très anciennes ont été conservées.
10 Faubourg de la Madeleine - On devine l'entrée voutée d'une chapelle sur la gauche.
11 Hôtel de la Croix d'Or - Relais de poste
12 Ancienne forge - Demeure de Mme CHANIER qui fut, en 1983, la première femme Maire de la commune mais aussi du canton.
13 Ecole maternelle - L'école, fermée pendant 11 ans, a rouvert ses portes en 2005 et fonctionne aujourd'hui en R.P.I. avec St Plaisir.
14 Les Quatre Vents - M. GIRAUDET, co-auteur du livre « Au pays des Lanciers », vécut dans cette maison forte. L'étendue d'eau qui entoure cette demeure n'appartient pas aux anciennes douves du bourg (cf. Plan) mais à un ancien château dont il ne reste aujourd'hui que ces fossés et une cave.
Et c'est peut-être ainsi que nous devînmes Lanciers !
C’est bien connu, les habitants de Franchesse sont appelés les Lanciers. On les nomme ainsi beaucoup plus souvent que Franchessois, le nom, paraît-il, officiel.
Mais pourquoi ?
Déjà, en 1935, en écrivant leur monographie « Au pays des Lanciers », G. GIRAUDET et G . BOURDERIEOUX citaient le nom sans donner d’explication.
En 1151, Archambaud IV accorde la franchise à Franchesse et à Limoise ; on trouve ici l’origine du nom Franchesse. Mais si on sait que Montcenoux devint ensuite Villefranche vers 1140 pour la même raison, on ignore comment s’appelait notre commune avant 1151. Etait-ce un nom dont on aurait pu tirer Lancier ?
Une autre explication souvent entendue remonte au Moyen-Age : les habitants de Franchesse en révolte contre leur suzerain auraient fait « une descente » vers le château du seigneur de Bourbon. Les guetteurs avaient vu cette troupe arriver avec des armes (sans doute des faux et des fourches) brillant au soleil et ayant cru à la visite inamicale de quelque seigneur ennemi auraient donné l’alarme en criant « les Lanciers ! ».
On peut aussi trouver une explication dans la défense héroïque que mena Françoise Chaput à la tête des femmes du bourg (et peut-être quelques hommes même s’ils ne sont pas cités dans l’histoire). Armées de gouyards et de faux, elles évitèrent la démolition de l’église, vendue comme bien national en 1793. Chaque fois que l’entrepreneur et ses hommes vinrent, ces « vaillantes » guerrières les obligèrent à déguerpir, menaçant de les « démolir avant qu’ils puissent démolir leur église ». De là, par admiration ou par dérision, le surnom de Lanciers…
Une autre piste qui peut être suivie est l’affaire qui s’est passée en 1817, affaire qui fit grand bruit dans la région. Pour résumer, depuis 1816, les denrées de première nécessité manquaient, particulièrement les grains et le prix du pain ne cessait de monter. La révolte grondait dans plusieurs cantons du bocage pour s’opposer à la circulation des grains et les garder pour la nourriture locale. Le 29 avril 1817, des bandes d’ouvriers empêchèrent le départ de grains stockés chez un aubergiste de Franchesse. Mais le 6 mai, dès l’aube, la population de Franchesse était debout et très excitée contre les spéculateurs et ceux qui les soutenaient. Le tocsin sonnait et des groupes venus de Bourbon et de Limoise vinrent les renforcer. Les gendarmes de Bourbon arrivés pour faire respecter l’ordre furent mis en joue et retenus prisonniers jusqu’au lendemain matin, sans subir de mauvais traitements d’ailleurs car ils ne voulurent pas faire usage de leurs armes. Par la suite, la foule se transporta à Bourbon où plusieurs centaines de personnes assiégèrent la mairie pour réclamer du blé. Ce haut fait d’arme envers la maréchaussée a pu donner une célébrité (et leur surnom) aux Lanciers.
La dernière hypothèse m’a été donnée par Louis Peyrethon. Pendant les guerres napoléoniennes, plusieurs jeunes de Franchesse furent incorporées dans les régiments de Lanciers, régiment d’élite, ce qui attira ce surnom de Lanciers (sûrement teinté de jalousie) donné par les jeunes des communes alentour qui n’avaient pas eu cette « chance » !
Voici cinq explications possibles mais aucune n’est peut-être la bonne et la raison peut figurer ailleurs. Mais une chose est sûre, les habitants de Franchesse sont les Lanciers comme les habitants de Château sur Allier sont les Chavans.
André DESPRET
Pourquoi un lancier sur le mur de l'épicerie ?
Les habitants de Franchesse sont appelés Franchessois ou Lanciers. Lancier est à la fois original, mystérieux quant à ses origines et facile à représenter. Ces raisons ont guidé le choix de la municipalité quand il a fallu trouver une idée pour occuper l'espace laissé par la transformation d'une porte en fenêtre sur la façade de l'épicerie multiservices.
Le lancier qui a servi de modèle à M. Max SEVRET, ferronnier d'Art à Ainay-le-Château, est une œuvre de M. VAN VEEN. Cet artiste habitait les Drugneaux voici quelques années et a offert à la commune, avant de repartir en Hollande, quelques aquarelles dont plusieurs représentations de Lanciers.
Le blason qui accompagne la sculpture en fer forgé est une armoirie : celle du seigneur DE FRANCHESSE. « Les premiers possesseurs de la terre de Franchesse sont peu connus. Sans château déterminé, ils portaient le nom de cette terre. »
Extrait de « Au pays des Lanciers » G. GIRAUDET et G. BOURDERIOUX
La rose qui orne le blason et les initiales MS sont la signature de l'artiste ferronnier.