Eglise Saint Etienne de Franchesse
C'est un édifice intéressant, d'un plan bien complet qui comprend une nef à trois travées et collatéraux, une abside semi-circulaire, un transept avec absidioles circulaires et, sur la croisée, un clocher carré.
Elle appartient au style roman et a peut-être été bâtie par les moines de Souvigny, à la fin du XIIème siècle ou au début du XIIIème. Les premières travées des bas-côtés ont été remaniées au XVème siècle.
Les nefs sont séparées par des piliers carrés cantonnés de quatre colonnes. Les voûtes affectent la forme d'une quille de navire renversée. L'abside circulaire principale offre des particularités intéressantes. A l'intérieur, les trois ouvertures en plein cintre sont séparées par deux arcs en mitre. A l'extérieur, une succession d'arcatures aveugles orne la partie supérieure de l'abside.
Le clocher est composé de deux étages. L'étage inférieur est orné de quatre arcatures aveugles tandis que l'étage supérieur présente quatre arcatures ouvertes, séparées par des colonnettes jumelles. A noter également les deux colonnettes superposées qui adoucissent les angles du beffroi. Une couverture en essence de châtaignier remplace aujourd'hui l'ancienne flèche de pierre.
A l'intérieur, plusieurs chapiteaux sont dignes d'attention. Le chapiteau H4 (cf plan) semble figurer la scène du mariage. En face, en G2, la Vierge tient son fils sur les genoux, une main levée pour bénir. A sa droite, le sculpteur a placé un ciboire très élevé, et à sa gauche, un petit homme supportant une tête d'animal.
Cette église a été classée Monument Historique par arrêté du 12 juillet 1886.
Extrait de « Inventaire archéologique du canton de Bourbon » de l'Abbé CLEMENT
Pour plus de renseignements : site du CAUE 03 Patrimoine Junior,
Calvaires
La commune de Franchesse compte une vingtaine de calvaires. On peut admirer des croix en bois, en fer ou encore en pierre disséminées, çà et là, sur l'ensemble du territoire.
De nombreuses croix monumentales se rencontrent sur les chemins de campagnes, ce sont des crucifix, des croix chrétiennes isolées ou qui font partie d'un calvaire. La croix de chemin est un symbole religieux catholique très répandu du XVIe siècle à nos jours. On en distingue deux types : les croix dues à la volonté des communautés et les croix érigées par des familles.
Les premières agrémentent les bourgs et les hameaux et symbolisent l'acte de foi de la communauté. On les rencontre souvent aux carrefours, elles guident le voyageur et le protègent de l'inconnu et des mauvaises rencontres. Elles sont parfois un lieu de pèlerinage comme la croix des rameaux par exemple : chaque année avait lieu une procession très importante jusqu'à la croix où l'on bénissait le buis. Elles sont ornementées de quelques lignes de prières.
Toutes les croix ne sont pas dues à la volonté des communautés, nombreuses sont celles qui ont été érigées à la suite d'une initiative privée, souvent par une famille aisée qui voulait à la fois affirmer sa foi et protéger les siens. On peut distinguer ce type de croix des précédentes car on y gravait le nom de la famille commanditaire. Parfois, on y trouvait même un blason. Aux croix en bois, qu'on remplaçait pieusement lorsqu'elles tombaient, tous les vingt ans environ, ont succédé des monuments de pierre, œuvres de tailleurs de pierre de la région. Ces artisans ont pu, grâce aux libéralités d'un propriétaire aisé, assurer une meilleure longévité à ces fragiles témoins de la piété des campagnes.
Les croix monumentales sont souvent des croix de grands chemins, des croix de carrefours ou des points de repère remplaçant d'anciens lieux de cultes païens. On voit donc que certaines sont d'origines très anciennes, même si le monument actuel n'a qu'un siècle ou moins. Lorsque la croix est érigée, elle est bénie, et fait généralement l'objet d'un culte : on y faisait le plus souvent des processions, mais pour les croix éloignées des bourgs ou dans des hameaux isolés, les manifestations étaient beaucoup plus humbles : les bergères allant aux champ accrochaient au fût de la croix un rameau de genêt, ou déposaient un bouquet de fleurs, à moins que ce ne soit l'œuvre d'un passant.
Les bergères ont disparu, mais certaines croix sont toujours fleuries et certains hameaux sont très attachés à leur croix et l'entretiennent encore.
Extrait de l'encyclopédie Wikipédia
La Route des Crêtes
La Route des Crêtes constitue un observatoire du paysage bocager et des lointains que l'on ne retrouve dans aucune des autres communes de la Communauté de Communes en Bocage Bourbonnais.
Il est conseillé de parcourir dans les deux sens la Route Départementale n° 135 (en direction d'Ygrande) ainsi que la voie communale située à environ 2 kilomètres du bourg sur la droite de la Route Départementale n°1 (en direction de Limoise).
Des panoramas très différents s'offrent au regard suivant que l'on se tourne vers l'un ou l'autre des quatre points cardinaux. Il est recommandé d'accomplir ces déambulations aux diverses heures de la journée pour apprécier pleinement les variations de lumière et leur impact sur les effets de reliefs. La végétation évolue également au fil des saisons et il serait dommage de négliger la période hivernale car les arbres dépouillés laissent alors apercevoir ce que leurs frondaisons cachent aux beaux jours. Ainsi le promeneur découvrira, sur fond de montagnes lointaines une des spécificités de la région : le bocage.
Historique
Contrairement à une légende tenace, le bocage, connu dans tout l'ouest de la France, l'Angleterre et la Belgique, n'appartient pas à un type de paysage immuable, apparu depuis des temps immémoriaux et qui n'aurait jamais évolué. Rappelons que ce que l'on appelle « bocage » consiste en une division du paysage agraire en parcelles, de taille moyenne ou petite, séparées par des levées de terre plantées de buissons ou d'arbres, de manière très serrée : les haies, qui portent aussi le nom, dans cette région, de « bouchures » ou de « traces ». Le long des chemins et des routes, ces haies sont souvent bordées d'un fossé, voire d'un ruisseau. Ce dispositif marque de manière tangible les limites des parcelles mais procure également un abri efficace contre le vent. Leur petit réseau hydrographique régule la sécheresse et l'humidité, et permet la vie d'espèces animales sauvages aussi utiles que diverses.
On comprendra donc que le bocage n'a rien de naturel, car les haies doivent être taillées régulièrement et replantées de temps à autre, de même que les fossés et les ruisseaux doivent être nettoyés après les fortes précipitations. Une partie du bocage de la région de Bourbon-l'Archambault a échappé à l'arrachage des haies et a conservé tout son intérêt au paysage de la Route des Crêtes.
Particularités
Le promeneur de la Route des Crêtes va donc découvrir, en avançant tout d'abord sur la RD1 en direction de Limoise, un panorama se déployant sur deux plans.
Au premier plan, à ses pieds, il aura à l'est les vallées de la Burge (rivière arrosant Bourbon-l'Archambault) et de l'Ours, et à l'ouest la vallée de la Bieudre, autre affluent de l'Allier, qui coule, entre autre, à Saint-Plaisir. Le dénivelé est beaucoup plus fort du côté est. C'est dans ces zones, et en alternance avec certaines étendues boisées que le marcheur pourra observer le bocage bourbonnais. Constitué de parcelles modestes entourées de haies, il est suffisamment vallonné pour ne pas être monotone. Ruminant paisiblement, vaches et taureaux de race charolaise ponctuent de taches blanches les vastes étendues vertes. Les hautes toitures couvertes de petites tuiles plates des fermes et de leurs dépendances indiquent la présence des agriculteurs. Après avoir quitté la RD1, direction Les Places sur la droite, il ne faut pas manquer de s'arrêter un moment sur la voie communale, à proximité du lieudit « les Bégards », point culminant de la commune atteignant 322 mètres. De cette altitude, pourtant peu élevée, on pourra contempler l'arrière plan du bocage : à l'ouest, la forêt de Tronçais, si importante pour l'histoire de la région et même l'histoire de la France, et un peu plus loin, par beau temps, le Boischeau, qui marque la pointe sud du département du Cher. Au Nord-Ouest, on pourra deviner plus que voir la vallée du Cher, avec les souvenirs du canal du Berry qui lui était parallèle et contribuait à l'activité industrielle du bassin montluçonnais. Vers le nord-est, c'est le Morvan, chaîne de montagne pourtant assez basse mais parfois difficile à franchir en hiver, qui marque la limite avec la Bourgogne. Au Sud-Est, la vallée de l'Allier, dominée par les contreforts septentrionaux des montagnes d'Auvergne et le puy Saint-Ambroise, sur la commune de Saint-Léon (Allier), point le plus avancé, les monts de la Madeleine, que l'on appelle aussi « Montagne Bourbonnaise », avec le rocher Saint-Vincent, bloc volcanique culminant à 925m, sur la commune de Lavoine (Allier). Plus loin, les Monts du Forez barrent l'horizon en direction de la région lyonnaise, et culminent à 1 634 mètres à Pierre-sur-Haute (Loire). Enfin, si le temps le permet, on pourra peut-être apercevoir la chaîne des Puys, avec ses dômes si caractéristiques : le Puy-de-Dôme, à plus de 100 kilomètres, est un véritable repère pour de nombreux habitants des départements de l'Allier et
du Puy-de-dôme.
Cette Route des Crêtes permet de mieux appréhender le paysage et donc la vie actuelle et passée des habitants du bocage.